Un nouveau voyage

[Rahere]

Il faisait étrangement froid pour un mois de septembre, le ciel était couvert de nuage gris, gorgé de pluie, et on n’entendait, dans le gris matin, aucun oiseaux, qui à cet époque chanteraient encore. Rahere, jeune hybryde à l’oeil espiègle, le regard perdu dans l’horizon, contemplait avec appréhension ce paysage désolé qu’offrait la vallée vers Shyriokyu, déserte de toutes vie. Son coeur froid qui bougeait a un rythme irrégulier, l'agaçait, mais sur son visage, rien ne laissait transparaître de l’impatience qui l’envahissait à l’idée de commencer un nouveau voyage. Il hésitait encore, les dragons n’étaient pas connus pour leurs grande capacité à accueillir les voyageurs, enfin, si, mais dans des plats, recouvert de sauce. Rahere se leva silencieusement du banc de bois sur lequel il était assis quelques temps auparavant, son regard toujours au loin, scrutant l’horizon. L’heure arrivait. Il resta ainsi quelques minutes, sans bouger, debout sur la plaine herbeuse, et le nez vers le ciel. Enfin, au loin, le cercle brillant du soleil se profila. Lentement, comme dans un rêve, Rahere vit les alentours se réveiller, traversé de rayons lumineux, et, alors que le soleil éclairait d’une douce lumière les paysages environnants, le visage du jeune laissa doucement deviner sur ses lèvres fines, un sourire apaisé. L’océan de verdure faisait onduler à présent, ses vagues vert tendre, miroitant de mille joyaux, puis Rahere se mit enfin en mouvement, son corps se secoua comme s’il avait été glacé quelques heure, et il commença marcher sur le chemin de terre. Déjà apparaissaient parmi les fines tiges herbeuses vert tendre, des fleurs aux couleurs éclatantes baignées de rosé, et le jeune homme qui avait auparavant un visage pâle comme la mort, voyait ses joues se colorer. Il arrivait à présent, peu éloigner de la frontière. Levant le nez vers le ciel qui déployait ses ailes orangées, il observa un instant les oiseaux qui s’élevait dans les hauteurs, libre. Brusquement, un autre cri passa, un faucon fonça droit sur un des oiseaux et l’emporta. Cette vision fit monter en lui, une sensation de danger, mais Rahere l’ignora, cela ressemblait trop à un présage, et il ne croyait pas au présages. De toute façon, il aimait le danger. Tranquillement, il allongea le pas pour arriver devant la frontière.

- Il va faire beau aujourd’hui, voulez-vous partager mon petit déjeuner? ou préférez-vous continuer à m’observer?

Rahere se détourna vers l’ombre qu’il venait juste de remarquer, en souriant avec amusement...la journée commençait, bien, il avait un amis!