Velyan sursauta quand il entendit la voix de son compagnon derrière lui. Il avait failli de nouveau s'endormir, pour la troisième fois de la journée. Les mains crispées sur les rennes de son cheval, il se concentra sur le sentier qui devenait de plus en plus difficile. Juste devant lui, il remarqua que la monture de Siguen avait autant de mal à avancer que la sienne. Mais le général continuait à la pousser, bien que la pauvre bête semble au bord de l'épuisement. Pourtant, Velyan comprenait que le vampire refuse de s'arrêter : il pensait à son ami Faeris, dont la vie était en grand danger. Pour la même raison, le soldat s'acharnait à le suivre, même si la fatigue devenait de plus en plus pesante.
*Si seulement ce fichu chemin n'avait pas disparu... Mais on n'a pas arrêté de le perdre et de le retrouver depuis... Je ne sais même plus depuis combien de temps nous sommes partis. Sans importance...*
En fait, les deux hommes avaient quitté la base militaire depuis quatre jours. En temps normal, ils auraient dû arriver à destination dans la journée. Malheureusement, les chemins magiques étaient de moins en moins fiables et le dernier s'était effacé deux jours auparavant. Heureusement, ils étaient passés par un village où l'un des habitants avait pu leur indiquer la route vers "l'antre du mage Dragon". Apparemment, ils s'en trouvaient moins loin qu'ils ne le craignaient. Sans prendre le temps de se reposer, les deux hommes étaient partis en direction de la forêt.
*Je suis sûr que cet imbécile s'est trompé dans ses explications, sinon on serait déjà arrivés ! Tant pis... Nous sommes obligés de continuer maintenant, nous ne pouvons plus revenir en arrière.*
Depuis quatre jours, les deux vampires ne s'étaient pratiquement pas arrêtés, trop pressés de rejoindre Faeris. Ce dernier se trouvait à l'abri dans la demeure d'Oran, mais, vu son état, il ne survivrait plus très longtemps. Pourtant, ils perdaient de précieuses heures en errant dans cette fichue forêt ! Pourquoi diable ce fichu sorcier ne s'était-il pas servi de ses pouvoirs pour les ramener ?? Au lieu de ça, ils traînaient dans ses fichus bois, à la recherche de...
*Oh ! Là, c'est... Oui, c'est sûrement ici !*
"Par là !" cria Velyan d'une voix enrouée, dont il ne s'était plus servi depuis plusieurs jours. "Il y a un bâtiment dans cette clairière ! C'est certainement le bon endroit, il ne peut pas être ailleurs !"
Sans attendre Siguen, le vampire descendit de cheval et se précipita vers ce qu'il venait de repérer. Il commença à taper de toutes ses forces sur la porte, avec ses poings. Bizarrement, il ne lui vint pas à l'idée de vérifier si elle était déjà ouverte.