de Shyro » Lun Déc 04, 2006 10:35 pm
Allongé à côté de sa douce Anica, Shyro dormait encore profondément. Depuis plusieurs semaines, le roi dragon devait faire face à de nombreux soucis : critiques acerbes de la part de ses conseillers, évènements inexplicables et parfois dangereux se produisant de plus en plus souvent à Yamato... Beaucoup de dragons n'hésitaient plus à dire que, si leur monde allait aussi mal, cela venait de toutes les créatures "répugnantes" qu'on y acceptait. Il n'était pas difficile de comprendre de qui ils parlaient...
Si encore Shyro n'avait eu qu'à lutter contre l'hostilité de son peuple... Hélas, il lui fallait aussi affronter de nombreux problèmes familiaux. La haine de Kyu envers Natsuo n'avait jamais été aussi forte. Mais Shyro savait aussi que son aïné souffrait de sa relation, ou plutôt de son absence de relation, avec Faeris. Son état ne cessait de s'aggraver et le roi ne savait pas quoi faire. Pouvait-il forcer Faeris à revenir alors qu'il savait que la situation de l'hybride était encore pire ? Peut-être valait-il mieux qu'ils se séparent définitivement. Dire que c'est lui qui avait présenté Faeris à son fils...
Shyro s'inquiétait aussi pour l'avenir de son père. Bientôt il perdrait Sumire, son adorable épouse. En dépit de tous les efforts de Yomi, le roi sentait qu'elle mourrait bientôt. Shyro l'aimait beaucoup, mais il savait qu'il ne tarderait pas à partir lui aussi. Sans doute était-ce pour cela qu'il ne ressentait pas trop le poids de cette future perte. Mais abandonner sa famille alors qu'elle avait tant besoin de lui... Shyro devait l'accepter, mais c'était vraiment très dur.
Pourtant, au milieu de tous ses ennuis, le roi savait qu'il connaîtrait bientôt un immense bonheur. Son épouse Anica allait bientôt donner naissance à un enfant, un petit garçon. Pour la plupart des dragons, ce bébé n'était qu'un prince hybride de plus, qu'un nouveau concurrent pour le "véritable" héritier du trône. Mais Shyro se moquait de tout cela. Il ne pensait qu'à la joie de cette nouvelle naissance. Il ne vivrait avec son fils que très peu de temps, aussi il voulait en profiter le plus possible. Il avait souhaité mettre lui-même son enfant au monde. Anica avait été heureuse de cette décision.
Anica... Elle avait toujours été la plus belle pour Shyro mais, depuis qu'elle était enceinte, le roi la trouvait magnifique. Il pouvait rester la regarder pendant des heures... C'est d'ailleurs ce qu'il faisait quand elle dormait. Au réveil, elle semblait souvent gênée quand il l'observait. La pauvre se croyait laide, déformée par la grossesse. Comme elle se trompait ! Quelle autre femme pouvait être aussi superbe, aussi merveilleuse qu'elle aujourd'hui ? Ces derniers temps, Shyro savait que la naissance approchait, aussi il veillait encore plus attentivement sur son épouse. Il en devenait presque pénible par moments. Malheureusement, les soucis des dernières semaines l'avaient beaucoup fatigué. Alors qu'Anica éprouvait les premières douleurs de l'accouchement, le roi dormait d'un sommeil de plomb.
Shyro s'agita légèrement quand il sentit la main de son épouse sur son bras. Inconsciemment, il tentait de sortir de son lourd sommeil... Mais il fit un véritable bond quand Anica lui broya le bras en hurlant !
"Quoi ?!! Qu'est-ce que..."
En quelques secondes, le dragon comprit la situation. Il arracha le drap qui recouvrait son épouse, pour constater que le travail était bien avancé. Brusquement inquiet, il tira violemment sur la sonnette et faillit l'arracher. Deux minutes plus tard, deux serviteurs accoururent.
"De l'eau... Des serviettes... Tout ce qu'il faut ! VITE !"
Les deux employés saisirent rapidement ce qui se passait et se précipitèrent vers... vers les différents endroits où ils pensaient trouver ce qu'ils cherchaient. Pendant ce temps, Shyro avait relevé la chemise de nuit de son épouse pour dégager le bas de son ventre. Il tamponna doucement son front en sueur.
"Ne t'inquiète pas ma chérie, tout va très bien se passer. Je suis avec toi. Je ne te quitterai pas, quoi qu'il arrive."
Il serra doucement l'une des mains de son épouse dans la sienne.