La jambe de Magnia lui devint tout à coup beaucoup plus superflus et ses paroles, beaucoup moins. Dire que le dragon était furieux, c’était un euphémisme. Déjà d’une pour la simple et bonne raison que son serviteur se permettait d’amener des inconnus comme ça, juste peut être parce qu’ils avaient une bonne tête – Il se méfiait d’autant plus des bonnes têtes – mais aussi parce que ce dernier se permettait de lui répondre d’un ton qui ne lui plaisait, mais alors, pas du tout. Tandis qu’il écoutait le monologue en silence, il concoctait déjà plusieurs formules qui ne feraient certainement pas plaisir au shinigami s’il pouvait lire dans les pensées. Seul l’éclat de ses yeux brillait, prouvant qu’il n’était pas indifférent aux paroles prononcées. Cependant, cet éclat était loin de rassurer quiconque, bien au contraire.
D’autant que la fin du discours le fit encore plus enrager. Il venait d’avouer une faute terrible et il avait le droit à seulement un ‘pardon’ ???
Le poing de l’enchanteur se serra à faire devenir blanches les jointures tandis qu’il inspirait profondément pour ne pas tuer quelqu’un, plus précisément, Magnia.
Il répondit seulement avec un cri de rage et se retourna sans jeter un moindre coup d’œil vers celui-ci pour quitter la maison et se placer sur un point stratégique.
De là, il ferma les yeux et tenta de se calmer pour faire ce qu’il avait à faire. D’abord, trouver l’inconnu et brouiller sa mémoire. Qu’on n’en parle plus. Si il y avait encore un cadavre dans le coin, il risquait de trop se faire remarquer. Ensuite, détruire tous ses sorts de protections et discrétions, également celui de Magnia, vaguement perceptible, pour en créer de nouveaux et de plus puissants. Il aurait aimé ne pas les utiliser, les garder vraiment pour des urgences, mais il n’avait pas le choix… grâce à son serviteur !
Un nuage de poussière s’éleva autour de son corps et il s’exhorta à se calmer. Sinon, il allait rater ses formules.
Cela lui prit plus d’une heure car il peaufina tout, de la moindre petite formule, au moindre mot. IL faut dire qu’il n’avait pas trop eu le temps de prévoir tout ceci. Quand enfin, il eut fini, il retourna dans la demeure, toujours silencieux et plein de courroux. Il valait mieux qu’il ne croise personne sur son chemin.
Il s’enferma dans son bureau et le verrouilla de telle sorte qu’il ne soit pas déranger. Il se devait de réfléchir. Le Shinigami prenait trop de place et surtout, mettait sa sécurité en danger. Cela risquait de recommencer. Il devait s’en débarrasser… Ou pas. Le dragon grogna. Voilà pourquoi il ne voulait personne près de lui, c’était une faiblesse.
Lorsqu’il sorti de son antre, il n’aurait su dire depuis combien de temps il s’y était enfermé. Il avait prit une décision. Restait à l’appliquer.
« Magnia ! »
L’appel n’était pas une demande, mais plutôt un ordre. Mieux valait ne pas le faire attendre.