Bureau de Supai, conseiller hybride

[Supai]

Supai vivait dans le royaume de Koriyu depuis une semaine environ. Il avait trouvé le monde de Yamato no Orochi complètement par hasard, alors qu'il recherchait son frère Yurei. Un jour, en passant dans un village, il avait entendu parler d'un aubergiste qui avait disparu mystérieusement et qu'on regrettait beaucoup, car il était très sympathique et menait bien l'auberge. Tout à fait le portrait de la lavette qu'il poursuivait...

Mais cela ne lui disait pas par qui cette andouille s'était faite enlever. Car évidemment, il ne pouvait avoir été capturé que par un mage avide de pouvoir, qui s'imaginait pouvoir récupérer facilement ce que Maera n'avait jamais pu prendre à Yurei... Et bien sûr, ce sorcier prétentieux et stupide n'arriverait à rien. Même le père de Supai, un très puissant mage, n'y était jamais parvenu. Aussi, Supai était persuadé qu'aucun sorcier ne pourrait s'approprier les pouvoirs de son frère. Aucun à part lui.

Enfin... Pour y arriver, il fallait quand même qu'il retrouve ce fichu frère !
Au lieu de ça, il était tombé sur le dernier "maître" de la lavette. Cet imbécile avait même tenté de l'enlever comme il l'avait fait avec Yurei. Cependant, c'est le contraire qui s'était passé. Après une séance de torture fort amusante, Supai lui avait fait avouer l'endroit où il avait perdu son frère. Il s'y était rendu et là, il avait découvert un étrange arc-en-ciel qu'il avait pu traverser... pour arriver dans une immense vallée.

Supai ne connaissait pas cet endroit, aussi il avait compté sur son intuition pour bien se diriger. Ses pouvoirs liés au feu ne pouvaient pas lui servir pour comprendre où il se trouvait, ni pour repérer son frère. Il ne lui restait plus qu'à commencer des recherches comme le ferait n'importe quel stupide humain. Au moins, il savait que Yurei était aubergiste et qu'il avait de grandes chances d'avoir cherché un poste dans une taverne. Supai traversa la vallée et marcha longtemps.

Son instinct le guida bien, puisqu'il arriva dans le royaume de Koriyu en éviter celui de Shyrokyu où, mage ou pas, il aurait eu toutes les chances de se faire croquer. Il réussit à devenir conseiller grâce à son intelligence et ses puissants pouvoirs magiques. Pendant quelques jours, il se renseigna sur ce monde pour comprendre comment il fonctionnait. Il en saisit rapidement toutes les subtilités et la manière d'en tirer parti...

*Maintenant, il est temps que je retrouve cet abruti de Yurei ! J'ai entendu dire qu'il y avait une auberge dans le royaume humain... Vu qu'il ne travaille pas dans celle de Koriyu, il y a des chances qu'il soit là-bas...*

Supai regarda les papiers traînant sur son bureau. Des affaires à traiter sans intérêt, mais il était bien obligé de s'en occuper s'il ne voulait pas être viré. Cette place lui garantissait un bon salaire, pas mal de relations et un endroit luxueux où vivre. Il faudrait aussi qu'il trouve une distraction... Vu les loisirs qu'il appréciait, ce ne serait pas très facile...

[Van]

Van longeait les couloirs se demandant s’il allait enfin trouver le bureau de son maître. Cela faisait peu de temps qu’il avait atterrit à Koriyu. Le royaume était plus petit que celui de Shyrokyu mais le château n’en parlons pas. Le pauvre serviteur se perdait tout le temps. Le blond n’était à Koriyu que depuis peu, mais c’était pour lui très difficile de se retrouver, encore plus de se repérer. Son pauvre pouvoir de téléportatation mal contrôlé ne lui était vraiment d’aucune utilité. C’en était même navrant.

On ne lui avait pas encore fait de remarques, ni réprimandé concernant son manque total d’orientation. Rien avoir avec Kyu. On ne l’avait pas encore torturé, ni pris de force. C’était peut-être bon signe. Van trouvait cependant ce royaume un peu étrange néanmoins entre lui et Shyrokyu, le moindre des deux maux était Koriyu. Donc le blond déambulait dans les couloirs du château à la recherche de la chambre du conseiller hybride. On venait tout juste de lui apprendre qu'il serait désormais à son service. C’était agaçant, toutes les pièces ou presque se ressemblaient. Le pauvre Van était dépité -__-.

Le blond avançait lentement, il avait croisé de nombreuses personnes, de toutes races, la plupart n’avait pas vraiment pris sa hauteur. Il avait bien tenté de demander son chemin, mais soit on le regardait bizarrement ou soit le dites personnes ne connaissait pas ou ne voulait pas lui dire.
Que devait-il faire ? Retourner à la cuisine et demander qu’on lui fasse un plan détaillé de la chambre de son maître. Il devait être en retard. Le blond poussa un gros soupire.

Enfin Van aperçu une porte. Pourquoi celle-ci l’attira-t-il, il l’ignorait toujours est-il qu’il frappe et entra. Sans se douter qu'il pénétrait dans un bureau et non dans une chambre.
« Monseigneur, je vous apporte votre repas, je suis navré de mon retard »
Commença le blond en s’excusant.

Le dragon déposa le plateau sur le bureau, sans lever le regard vers le maître des lieux. Ne sachant pas qu’il dérangeait un dangereux maniaque, complètement cinglé qui était en train d’échafauder des plans afin de voler les pouvoirs d’un frère qui était censé se trouver dans l’autre partie de royaume.
« Je vous prie de me pardonner Monseigneur, j’espère ne pas vous avoir fait trop attendre »
Demanda-t-il timidement.

Ayant terminé, il demeura là, le regard baissé, attendant les ordres de son maître.

[Supai]

Quand Van entra, Supai était profondément plongé dans ses pensées. Il songeait à la meilleure technique pour récupérer son frère et le garder définitivement sous sa coupe. Pour l'instant, cela ne lui semblait pas bien difficile : pour lui, Yurei n'était qu'un incapable que le premier sorcier venu pouvait mettre à sa botte. Aussi, capturer et broyer cet imbécile serait un jeu d'enfant pour Supai. Cependant, contrôler les pouvoirs de son frère s'avèrerait beaucoup plus difficile...

L'hybride préparait donc un plan imparable quand il entendit quelqu'un frapper à la porte. Surpris, il redressa la tête et lança un "Entrez" machinal. Aussitôt, il vit un jeune homme ouvrir la porte, chargé d'un plateau-repas. Ce dernier s'excusa pour son retard, pour l'attente dont Supai aurait, paraît-il, souffert. En réalité, l'hybride ne s'était pas aperçu que les heures sétaient écoulées. Il se croyait toujours au milieu de la matinée. Mais son estomac, lui, se rendait parfaitement compte du passage du temps. Il commença d'ailleurs à rappeler à son propriétaire qu'il était presque vide.

"Ce n'est rien", répondit Supai d'une voix indifférente. "De toute façon, j'avais oublié l'heure du repas. Vous pouvez poser ça... Où vous trouverez de la place. Evitez de déranger mes papiers, ils sont rangés avec précision pour que je ne perde pas des heures à les chercher."

Supai redressa la tête et regarda cette nouvelle créature d'un air distrait. Il sentait plus ou moins ce qu'il avait en face de lui : du dragon, sans autre odeur... Un simple dragon ici, sans doute un idiot qui s'était plongé dans les ennuis chez lui. Ou alors un crétin qui avait réussi à haïr ou à se faire haïr de ses semblables. En somme, un être sans intérêt.
Sauf qu'à force de regarder cette silhouette mince et fragile, si rare pour un dragon, ces fins cheveux blonds et ce regard vert, Supai commençait à le trouver intéressant...

L'hybride le vit poser le plateau près de lui, puis attendre ses prochains ordres. Pauvre petite chose innocente... Elle semblait très impressionnée par son patron. Mais Supai ne voulait se contenter de cette inquiétude respectueuse. La peur panique était tellement plus satisfaisante...
Le conseiller se leva et s'approcha de son domestique.

"C'est la première fois que je te vois par ici. Jusqu'à présent, c'était une donzelle fort ennuyeuse et particulièrement laide qui me servait mes repas. Tout le contraire de toi... Comment t'appelles-tu ?"

Supai sourit d'un air gentil en fixant le dragon. Tout compte fait, il n'aurait pas trop de mal à trouver un loisir distrayant. Cependant, il devrait se montrer prudent pour être certain qu'on ne lui causerait pas d'ennuis.

"Tout compte fait, je ne déjeunerai pas ici. J'aimerais sortir la tête de ces papiers pendant une heure ou deux. Tu vas donc apporter ce repas dans mes appartements. Ensuite, j'apprécierais que tu me tiennes compagnie. Oh, mais ne t'inquiète pas ! Je ne te demanderai rien de douteux. Je voudrais juste bavarder avec quelqu'un. A force de travailler, j'en oublie de communiquer avec mes semblables. Et, même si tu ne t'en doutes pas, tu fais pour moitié partie de mes semblables..."

Sur ces derniers mots, Supai se dirigea vers la porte de son bureau. Il fit signe à Van de le suivre, avant de s'engager dans le couloir.

[Van]

La pauvre Van avait enfin trouvé le bureau de son maître. Ce n’était pas trop tôt. Bon il reconnaissait que c’était par hasard que c’était arrivé mais il avait enfin trouvé. Ce n’était pas faut d’avoir demandé son chemin qu’on ne lui avait plaisamment pas indiqué. Mais c’était sans la moindre importance, puisqu’il était enfin parvenu à destination. En retard c’était certain mais parvenu. Après avoir frappé, le blond attendit qu’on lui ordonne d’entrer.

Au bout d’un moment, l’ordre vint. Il pénétra dans la pièce qui se trouvait être un bureau et non une chambre. Après s’être excusé, il déposa le plateau sur le bureau évitant de renverser des dossiers ou papiers précieux.
Comment le pauvre dragon innocent aurait pu se douter qu’il venait de pénétrer dans l’antre d’un hybride, lubrique, mal faisant et pervers. Enfin peut être pas tout cela, mais sadique. Van était un serviteur, c’était ce qui savait faire de mieux.

Van avait donc pénétré dans la pièce, s’excusant de son retard. Mais apparemment cela ne dérangeait pas le mettre des lieu. Qui n’y voyait pas d’inconvénient. Il paraissait gentil à sa voix.
Van avait un très gros défaut, il faisait trop facilement confiance aux gens. Il s’en mordait toujours les doigts ensuite.
« Il faut faire attention mon Seigneur. Il ne faut pas négliger votre santé »
dit-il prévenant.

Pauvre petit chose, idiote. Van vérifia qu’il avait posé correctement le plateau. Puis demeura debout, attendant les ordres de son maître. Van attendit les yeux baissés, cependant il sentit le regard de son maître le détaillant. Il ne rougit pas sous l’examen ayant l’habitude d’être jaugé, regardé comme du bétail. Il était tellement habitué.
Il n’était qu’une petit dragon sans envergure, sans importance, qui passait inaperçu. Le blond laissa donc le conseiller hybride continuer son examen.
Soit il trouverait qu’il convenait, soit il lui trouverait un défaut, mais se connaissant il était certain que le Seigneur Supei trouverait un défaut.


Van était assez impressionné. Bon il faut dire que c’était la première fois qu’il se trouvait devant un maître qui ne le martyrisait pas. Qui ne l’insultait pas et ne le prenait pas de force. Il était habitué à cela. Il se s’isolait dans ses lèvres, dans la lecture, c’était suffisant pour lui afin d’oublier que finalement il n’était qu’une petite chose sans importance. Lorsque le conseiller se leva et s’approcha de lui, il ferma les yeux comme si celui-ci allait le frapper et attendit.

« Euh oui mon seigneur, je viens juste d’être transféré de Shyrokyu. Je me nome Van Seigneur Supei »
répondit-il respectueusement.

Pauvre petit dragon, même son prénom ne vouait rien dire. Il avait eut droit à tout apparemment. Van avait lentement levé les yeux vers lui et en voyant le sourire de l’hybride il faut heureux. Content ce n’était pas un psychopathe. Il n’allait pas le torturer, ni le prendre de force, ni lui faire toute sortes de tortures inimaginables. S’il savait ce qui l’attendait !
Van était au service du brun, donc tout ce qu’il voulait, il le voulait également.
« Très bien. Je suis serais ravi de vous tenir compagnie. Je pourrais apporter l’un de mes livre favori et vous faire la lecture si vous le souhaitez »
proposa le blond innocemment;

Pauvre petite chose idiot qui ne comprenait rien à rien.
Comme il devait s’ennuyer son pauvre seigneur; Il allait l’aider à se changer les idées. Il ne pouvait pas si bien dire.
Avec un grand sourire il suivit son maître, ayant prit le plateau et le suivit, afin de ne pas se prendre. Il allait bravader avec quelqu’un. Il aurait quelqu’un avec qui converser. En plus il ne le rejetait pas. Van était content.
Quel innocent bien idiot !