Si Keisuke avait pu connaître els pensées du brun, quand au fait qu’il avait bien l’intention de l’empêcher de partir tant qu’il ne l’aurait pas décidé, le dragon aurait sûrement été partagé entre amusement et exaspération. Amusement car il n’aurait pas cru le brun ainsi. Presque possessif. Mais exaspéré car au fond de lui, malgré tout, Keisuke aimait sa liberté, et supportait mal qu’on l’oblige à faire quelque chose contre son gré. Alors oui, il avait cédé. Oui, c’était à cause d’Oyuki, qu’il n’arrivait pas à quitter, malgré tous ses efforts pour cela. Mais quand même. Keisuke n’avait pas encore retrouvé toute la maîtrise de soi qui était son apanage avant les évènements de la veille. Une fois que cela serait fait, il serrait capable de résister au brun. Il s’inclinait, mais ce n’était que provisoire.
Keisuke ne put retenir un soupir exaspéré devant l’entêtement du brun. C’était un trait de caractère qu’il appréciait, en temps normal, puis que cela lui permettait de la mesurer à la sienne, ce qui pouvait se révéler très amusant avant de devenir fatalement agaçant, malheureusement. Mais là, ce n’était pas la même chose Il s’agissait de la santé d’Oyuki, et ce n’était pas un sujet à prendre à la légère. « toutes ses villas ne se cambrioleront pas toutes seules ». Et puis quoi encore ??? Keisuke secoua la tête, exaspéré malgré son inquiétude, mais préféra garder le silence, pour le moment, préférant le conduire jusqu’au fauteuil. Par les esprits qu’il était obstiné et inconscient!! A s’entêter ainsi, il risquait beaucoup, puisque c’était de sa santé, qu’il s’agissait.
Ce fut ensuite son tour de se faire sermonner. Visiblement, ils aimaient jouer aux chaises musicales, tous les deux. Même si Keisuke n’avait aucune envie de jouer. Et visiblement Oyuki non plus. Ah ça, même fatigué, il reprenait rapidement du poil de la bête, lorsqu’il s’agissait de lui faire des reproches. Il était vraiment têtu… Et suicidaire par-dessus le marché. Mais se paroles avaient touché le dragon même si celui ne l’admettrait pas à voix haute. Il serait allé le chercher… Il tenait donc vraiment à lui ? Keisuke laissa échapper un mince sourire.
« Oui, il faut vraiment être suicidaire pour s’accrocher ainsi à moi…. Ou être complètement fou. Mais bon, je devine que les richesses de Shyrokyu ne seraient pas non plus pour rien dans ton retour dans ce paix je me trompe ? Puisque tu aimes tant ce qui est précieux… »
Keisuke émit une nouvelle protestation, qui fut rapidement suivie par une réplique du brun.
« Ne pas m’éloigner ? M’éloigner de quoi ? Je te rappelle que je vis à Shyrokyu. Au palais. Il faut bien que j’y retourne. J’ai moi aussi du travail. Et puis… je en suis pas un oiseau que l’on met en cage. J’aime ma liberté, malgré tout. Et si cage il doit y avoir, alors c’est à moi de choisir d’y entrer. J’ai déjà fait ce choix… »
Peut être que l’image de la cage n’était pas la plus appropriée, au vu de la situation. Il était vrai que Keisuke détestait qu’on lui fixe de force de limites à sa liberté. Mais il y avait un joug auquel il s’était déjà plié docilement et avec plaisirs, dans le passé. Cela pouvait être vu comme une cage, puisque Keisuke avait renoncé à ses errances et était demeuré au même endroit pendant longtemps, ne s’éloignant jamais. Mais il avait fait ce choix. Et jamais il n’avait pensé qu’il avait perdu sa liberté. Non, jamais il ne l’avait contraint à quoi que ce soit. Il avait été sa cage, en un sens, mais une cage doré où il s’était laissé enfermé avec délice et amour. Cette cage avait perdu ses barreau pour devenir nid, foyer, et Keisuke avait chéri cela. Keisuke ne prétendant pas ne plus jamais pouvoir renouveler l’expérience. Après tout, n’avait-il pas déjà fait le premier pas pour recommencer ? Au plus profond de lui, il savait que l’homme assis en face de lui pourrait facilement devenir ce nouveau nid dans lequel il se poserait. Oyuki lui avait dit qu’une de ses passions était de voler els objets précieux. Dans ce cas, il avait du juger que le cœur d’un dragon était une chose de grande valeur, étant donné qu’il le lui avait dérobé… Oui, le brun possédait son cœur. L’oiseau libre était à nouveau entré dans la cage. Mais il restait malgré tout hésitant, et il n’étai encore qu’à l’entrée… Et après ce qu’il s’était passé la veille, le dragon se demandait s’il ne ferrait mieux pas de s’envoler, avant de faire les derniers pas… Après tout, il était dangereux…
Il posa sa main en douceur sur l’un des bandages du brun. Oui, il était trop dangereux, pour se laisser aller, et croire qu’il pourrait rester avec lui… Oyuki posa sa main sur la sienne, puis tenta une nouvelle fois de le convaincre qu’il n’était pas responsable. Qu’il avait fait ce choix et qu’il ne le regrettait pas. Et puis la douce caresse de sa main sur sa joue… Keisuke se maudissait d’être aussi faible, dans son cœur. Il cédait, il le savait. A l’image de son visage qu’il n’avait pu empêcher de chercher un contact plus poussé, Keisuke savait qu’il n’aurait pas la force de se séparer de lui… Lorsque Oyuki passa son autre bras autour d es taille, l’attirant légèrement vers lui, Keisuke se dit qu’effectivement, la situation pouvait se résumer ainsi. Il était attiré vers le brun, sans pouvoir résister. Sans peut être le vouloir, au fond de lui, également… La phrase qu’il lui adressa fut presque une déclaration de défaite, à ses yeux du moins, tandis qu’une unique larme coulait le long de sa joue.
La main sur sa joue se retira, amis pas celle sur sa taille. Malgré la situation et ses sentiments contradictoires, Keisuke ne pouvant s’empêcher de ressentir avec intensité le contact de la main d’Oyuki sur sa peau nue. Non, plus le temps passait et moins il se sentit capable de lui tourner le dos et de partir sans promesse de retour. A chaque nouveau contact, le dragon sentait son besoin de la chaleur de son compagnon, de son contact, augmenter, sans qu’il ne puisse rien y faire.
Keisuke ne sut quoi répondre, à la demande d’Oyuki. Une demande simple, mais aussi tellement compliquée à la fois. Finalement, Oyuki enchaîna devant le silence du dragon. Et une nouvelle fois, se paroles allèrent frapper de plein fouet le cœur du blond, qui ferma les yeux. Puis il sentit la main d’Oyuki se retirer, la chaleur disparut et un frisson parcourut le corps du dragon. Il rouvrit les yeux, pour voir qu’Oyuki s’était tassé dans son fauteuil, visiblement gêné, tandis qu’il s’excusait avoir fait une telle demande, s’estimant ne pas en avoir le droit. Ce fut la goutte qui fit déborder le vase. Mais dans un sens aucunement négatif, bien au contraire. Le dragon sentit la tendresse prendre le pas sur tout le reste, dans son cœur. Il laissa un mince sourire flotter sur son visage, qui ne permettait cependant pas de savoir ce qui l’avait provoqué. De quel sentiment il était l’expression. Oyuki avait vu le monstre en lui. Il avait vu le pire côté de sa personnalité. Il avait vu tout cela, mais il était resté près de lui, il ne l’avait pas rejeté. Il n’avait pas peur de lui. Et il lui demander de rester avec lui. En d’autres circonstances Keisuke aurait pu voir là une déclaration d’amour, mais il savait parfaitement que cela n’en était pas une. Mais puisque le brun voulait préserver leur amitié, à n’importe quel prix, qu’il était près à tout pour ça, pourquoi refuser ? Il se mordilla la lèvre inférieur, tout en se penchant doucement vers le brun. Ils étaient déjà assez proches depuis qu’Oyuki l’avait légèrement attiré vers lui. Finalement, doucement, lentement, Keisuke appuya son front contre celui d’Oyuki tandis qu’il reprenait la parole, la voix réduite à un murmure
« Je suis désolé, je ne peux pas rester. Je dois retourner au palais… »
Il garda le silence quelques seconde,s puis reprit, un léger sourire amusé aux lèvres.
« Tu n’es pas le seul à devoir travailler, mon grand. Et puis, tu ne crois quand même pas que je peux rester ici 24 heures sur 24, non ? Parce que c’est ainsi que l’on pourrait prendre ta demande. Alors désolé très cher, mais il va bien falloir que je regagne Shirokyu, où ma chambre m’attend. Elle s’inquiète, si elle ne me voit pas revenir. Et puis, j’ai deux ou trois choses à faire aujourd’hui… »
Ses paroles pouvaient paraître complètement décousues et dépourvues de sens. Mais il était facile de noter la touche d’humour dans sa voix. Il se redressa, s’écartant du brun, son petit sourire toujours en place, et une légère flamme d’humour qui s’était rallumé dans ses yeux.
« Alors, tu vas être un gentil garçon, tu vas aller te reposer encore un peu. Après, on verra si tu as l’autorisation de sortie ^^ . Et pas de discussion. »