Au moment où Siguen sentait qu’il allait s’évanouir, il fut projeté sur le sol. Le problème est qu’il y avait un bureau entre le plancher et lui. Le général atterrit au milieu de piles de paperasse, qui s’envola autour de lui comme une nuée de volaille. La table geint, trembla, mais elle parvint à tenir bon. Pendant quelques secondes, le vampire resta étendu en travers du pauvre meuble, incapable de comprendre ce qui venait de se passer.
*Je… Je suis rentré ? Je suis vraiment à la base ?*
Même s’il avait du mal à y croire, le transfert avait parfaitement réussi. Certes, l’arrivée avait été un peu rude, sans doute à cause de son manque de concentration. Mais il était bien chez lui, il n’y avait aucun doute là-dessus !
*Ca y est… Je suis revenu… Yashura… Shinzô… Je suis là !*
Siguen se redressa difficilement pour s’asseoir sur le bord de son bureau. La pièce tournait un peu autour de lui et son crâne résonnait comme un tambour. Probablement un des effets du transfert, à moins qu’il ne s’agisse d’un très gros coup de fatigue. Depuis combien de jours n’avait-il pas dormi déjà ? Il ne savait même plus… Il devait avoir une mine affreuse.
*Aaaaah ma tête… C’est de pire en pire…*
Soudain, il se rendit compte que le bruit ne venait de son crâne, mais de l’entrée de la pièce. Quelqu’un tapait frénétiquement contre la porte en ordonnant d’ouvrir.
*Bah, pourquoi il n’entre pas ? Oh… Evidemment, mon bureau est fermé à clé en mon absence.*
D’ordinaire, Yashura avait un double de cette clé… Mais peut-être n’était-il pas dans la base ? A cette idée, Siguen sentit son estomac se nouer. Il avait tant envie de le revoir ! Il lui manquait tellement que cela en devenait douloureux. De mauvaise humeur, il fouilla dans la poche intérieure de sa veste, sortit une clé… Mais il découvrit une seconde clé à côté de la première. Aurait-il pris aussi le double dans sa panique ? Soudain, il entendit quelqu’un se ruer contre la porte, sans doute pour tenter de la forcer.
« Du calme ! » Cria-t-il. « Ne vous énervez pas, j’ouvre tout de suite. »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Le général se précipita vers la porte, la déverrouilla et se prépara à faire face à la stupeur de celui qui se trouvait de l’autre côté.
« Je vous assure que tout va bien. » Ajouta-t-il en écartant le panneau de bois. « C’est moi, le général Siguen… »
[Réservé à un certain colonel hybride ^^]