de Keisuke Shigao » Mar Fév 05, 2008 7:59 pm
Qu’il était plaisant de taquiner Oyuki et de le voir lui retourner l’attention. Keisuke ne pouvait s’empêcher de repenser à leur première rencontre, constatant les changements qui s’étaient opérés entre eux, depuis. Oyuki se laissait plus aller, allant jusqu’à le taquiner à son tour. Il semblait vraiment être à l’aise, avec Keisuke, et c’était bien une chose qui comblait le dragon. Dragon qui ne refusait pas non plus le charmant spectacle de son voleur adoré rougissant ou légèrement embarrassé suite à une allusion fort peu discrète de l’enchanteur. Oui, l’humain était vraiment adorable, dans ce moments là. Adorable, mais aussi ô combien désirable. Enfin, tout ça pour dire que Keisuke appréciait beaucoup la manière dont leur relation avait évolué et il passait un excellent moment à chaque fois que leur routes se croisaient, accidentellement ou non. Enfin, il n’avait pas oublié une de ses croyances fondamentales. Rien n’arrive jamais par hasard. Mais si les esprits avaient décidé de leur rencontre, Keisuke n’avait rien à y redire. Et n’avait aucune envie de le faire, qui plus est.
Pour le moment, il s’amusait comme un petit fou, alternant humour et « provocation », dans le but avoué de faire craquer son compagnon. Ce qui avait l’air de pas trop mal fonctionner, d’ailleurs. Oyuki entrait dans son jeu, et le dragon n’en demandait pas plus Pour le moment, en tout cas.
« Pffeuh. Cela n’avait pas l’air de te déranger, que je te promène des pâtisseries sous le nez, non plus. Mais n’attends pas non plus que je t’en emmène tous les jours. Ce n’est pas bon pour la ligne. »
Faites ce que je dis, pas ce que je fais. Keisuke pouvait en manger en grande quantité tous les jours, tant il était gourmand. Et le tout sans prendre un gramme, au grand damne de son entourage. Décidant d’embêter encore un peu son compagnon, Keisuke fit allusion à leur dernière séance de dégustation de pâtisseries, à leur dernière rencontre, et fut récompensé par la subite couleur tomate qui venait de colorer le visage d’un Oyuki qui semblait soudain avoir du mal à trouver ses mots. Décidant de ne pas le « torturer » plus pour le moment, Keisuke remit ça à plus tard, et commença à s’occuper du repas, laissant les rayons du soleil terminer de sécher ses cheveux et son torse dénudé. Il servit ensuite le dîner et fut ravi de constater que ce dernier était au goût d’Oyuki. Il fallait dire que Keisuke s’était lancé un peu en aveugle, pour la préparation du repas n’étant pas habituer à nourrir un végétarien. Mais il était rassuré, à présent, et pouvait donc profiter tranquillement du repas et de son compagnon.
« L’honnêteté est une qualité appréciable. Alors ne change pas ça. N’hésite pas à me dire ce que tu penses, même si cela pourrait ne pas me plaire. Je préfère que tu sois toujours honnête avec moi. Mentir pour ne pas me faire de peine ou autre serait adorable, mais cela me blesserait plus qu’autre chose au final… Et cette honnêteté sera réciproque, ne t’en fais pas. »
Il prit le temps d’avaler quelque bouchées de sa viande avant de reprendre, taquin.
« En effet, fais attention, Oyu-chan, ou je pourrais découvrir tous te petits secrets… »
Mais il plaisantait, ne cherchant aucunement à lire dans l’esprit de son compagnon contre son grès qui plus est, et il le rassura à ce sujet rapidement. Il ne loupa pas le léger rougissement d’Oyuki, mais décida de ne pas le questionner à ce sujet. Il avait décidé de le laisser plus ou moins tranquille le temps du repas, il fallait donc qu’il s’en tienne le plus possible à cette résolution.
« Alalala, mais comment Est-ce que tu manges, alors si tu ne cuisines jamais??? Ne me dit pas que tu te contente d’acheter de la salade, de la balancer directe dans ton assiette avant de l’avaler tout rond??? Non mais franchement. »
Il fit mine d’être exaspéré, voir outré ou scandalisé, avant de reprendre un minimum, mais alors petit minimum, de sérieux.
« La magie aide, c’est vrai, mais elle m’a juste permis de conserver le repas au chaud ou au frais, selon le cas en attendant ton arrivée. J’ai tout fait moi-même, sinon. Femme d’intérieur, femme d’intérieur, il ne faut pas exagérer, non plus. J’ai toujours aimé faire la cuisine, c’est comme ça. »
L’espace d’un instant, il repensa à toutes les années qu’il avait passé auprès de son deuxième amour, à lui préparer le repas, cherchant toujours ce qui pourrait lui faire plaisir. Oui, certaines choses ne changeraient pas. Il refaisait la même chose aujourd’hui… perdu dans ses souvenirs, Keisuke ne remarqua pas a nouvelle rougeur de son compagnon. Il revient cependant rapidement au présent, et continua la discussion, et les taquineries, tout en mangeant.
La réponse d’Oyuki cependant prit Keisuke par surprise. Ses mots… son sourire… tout cela frappa le dragon en plein cœur. Déstabilisé, le dragon ne savait quoi dire. Mais il savait une chose. S’il ne l’avait pas déjà été, il était sûr qu’il serait tombé amoureux, à cet instant. L’enchanteur ne savait vraiment pas quoi dire. Cela l’avait tellement touché. Il sentit ses joues chauffer, et il réalisa que c’était lui qui rougissait, en cet instant. Il laissa échapper un léger rire gêné, tout en détournant le regard. Il aurait put se trahir, sinon.
« Wahou… Tu… Enfin, ça … ça me touche beaucoup, ce que tu viens de dire là. Je ferrais tout ce qui est en mon pouvoir pour ne pas trahir ta confiance, Oyuki… »
Le fait qu’il l’ appelé par son prénom entier prouvait à quel point il était déstabilisé et émue. Non pas que ses « Oyu-chan » n’étaient pas sérieux ou dénués de tout sentiment, mais c’était une promesse, qu’il lui faisait là. Et l’emploie de son prénom, sans diminutif d’aucune sorte, rendait cela plus… solennel. Il croisa à nouveau le regard de son compagnon, espérant ne pas trahir ses sentiments, et lui retourna un sourire sincère, presque tendre.
Keisuke enchaîna cependant rapidement sur autre chose. Il ne savait pas s’il aurait pu continuer dans cette voie là sans ouvrir totalement con cœur au voleur. Il ne voulait pas briser leur amitié, la seule chose qu’il aurait peut être d’Oyuki, même si celui-ci lui avait déjà démontré qu’il n’étai pas insensible à sa personne mais ce n’était pas vraiment le moment d’y penser. Il se leva donc pour aller chercher les bouteilles de vin qu’il avait laissé tremper dans l’eau du lac afin de les garder au frais. Il revient ensuite vers son compagnon, le laissant choisir ce qu’il désirait boire.
« Vraiment, jamais ? Eh bien je suis heureux de t’offrir ta première fois, Oyu-chan ^^. Pour ma part, je ne suis pas un grand buveur de vin, mais je n’ai rien contre un verre, de temps en temps, pour certaines occasions. »
Certains auraient pu trouver dans les premières paroles du blond des sous entendu ou tout au moins une certaine ambiguïtés des mots, mais en cet instant, Keisuke n’avait songé à rien de cela. Il parlait réellement et simplement de vin. Il laissa son compagnon choisir le vin qu’il désirait, puis fit disparaître la bouteille de rosé, la gardant de côté, au cas où. Il relança ensuite la conversation interrogeant Oyuki sur ses activités de ces 3 derniers jours. Il écouta la réponse du brun tout en se servant à son tour un verre de vin.
« Je ne t’ai jamais accusé de voler des gens avec justes le moyens de subvenir à leurs besoins. Je sais que tu ne le ferrais pas. Tu n’es pas comme ça. »
Il avait dit cela avec sérieux et confiance, tout en fixant Oyuki dans les yeux. Il pensait vraiment ce qu’il disait. Les paroles suivantes du brun n’étonnèrent pas vraiment le dragon Il savait qu’Oyuki était un solitaire. Ou plutôt, une sorte d’animal sauvage, blessé, qui craignait le contact avec autrui. C’était du moins ce qu’il avait pensé, à un moment. Et il était d’autant plus touché par le fait avoir pu approcher Oyuki, avoir réussi à nouer des liens avec lui. D’avoir gagné sa confiance. Restait à savoir à présent s’il pouvait espérer toucher son cœur. Mais là, c’était une autre histoire.
« Laisser la porte ouverte est bien imprudent, pour un voleur. Tu es pourtant le mieux placé pour connaître les risques que l’on prend, à laisser ainsi sa maison exposée. Mais bon, de toute manière, même si tu avait verrouillée ta porte, je me vois dans le regret de te dire que cela ne m’aurait pas retenu bien longtemps ^^ . Mais bon, je n’aurai pas à forcer les serrures, donc, d’après ce que tu dis. Et j’en suis touché. Je te dirais bien qu’il en est de même chez moi, et que tu y es le bienvenue à tout moment, mais il est hors de question que tu remette les pieds à Shirokyu. C’est bien trop dangereux. Et ne me sors pas que le danger ne te fait pas peur, Oyu-chan, car là, je serais forcé de me mettre en colère et de t’extirper de force la promesse de ne pas tenter de revenir au palais. »
Il lui lança un regard d’avertissement, avant de reprendre, à nouveau détendu.
« Mais bon, j’ai un autre lieu de résidence, que je considère plus comme mon chez moi que ma chambre au palais, même si je n’y vais que quand j’ai du temps de libre. Je te montrerai, à l’occasion. Et cette porte là, en revanche, te sera toujours ouverte. »
Keisuke n’avait jamais invité qui que ce soit, dans sa seconde demeure. C’était son havre de paix, où personne ne venait jamais le déranger. Mais cela ne le dérangeait pas de laisser Oyuki y venir. Pas le moins du monde. Bien au contraire, puisqu’il souhaitait au fond partager le plus de choses avec Oyuki.
Il remarqua alors que le brun s’était de nouveau mis à rougir, sans raison apparente. Keisuke se demanda qu’elle pouvait bien être la raison de cette réaction. Le voleur reprit finalement la parole, et Keisuke le laissa faire sans l’interrompre, cherchant à comprendre cette soudaine gène. Ses paroles le surprirent, même s’il n’en montra rien, gardant une expression neutre. Son Oyu-chan… avait voulu lui offrir un cadeau? Un magnifique présent probablement de grande valeur, mais qu’il désirait pourtant lui donner ? Keisuke le regarda en silence ôter le bijou de son cou, ne sachant quoi répondre. Oyuki la lui tendit, extrêmement mal à l’aise. Et Keisuke hésita. Il ne savait comment réagir. Il était heureux de l’attention d’Oyuki, et le bijou était vraiment magnifique. Mais en un sens, il était vrai que cet objet avait été volé, et l’accepter serait probablement mal. Il resta un moment silencieux, réfléchissant à la meilleure marche à suivre. Oyuki lui semblait si fragile, en cet instant. Peut être honteux de lui offrir le fruit de son dernier larcin. Le dragon laissa son regard passer du bijou au visage toujours aussi coloré du brun. Il prit finalement une décision. Il reprit la parole, avec sérieux.
« Il est vrai que je n’approuva pas ce que tu fais, même si je ne te reproche rien. C’est la vie que tu t’es choisi, et je n’ai rien à y redire. Et puis, sans ça, nous ne nous serions pas rencontré, toi et moi… Tu sais, je suis vraiment touché par ton geste. C’est une pure merveille, et elle aurait pu te rapporter beaucoup. C’est vraiment adorable de ta part, de vouloir me l’offrir. Mais tu sais, je ne peux pas l’accepter, car c’est un objet qui à l’origine, ne t’appartient pas. »
Il marqua un temps d’arrêt, mais continua, avant qu’Oyuki n’ait pu esquisser le moindre mot ou geste.
« Je ne peux accepter un objet dérobé à un autre, mais… je peux peut être arrangé ça… »
Il adressa un petit sourire énigmatique à son compagnon, avant de prendre la main d’Oyuki entre les siennes, enfermant le bijou entre leurs mains.
« Tu veux vraiment m’offrir cette larme, Oyuki ? Si c’est vraiment ce que tu veux, alors ferme les yeux. Aie confiance en moi, je ne te ferrais pas de mal. Il va juste falloir que tu fasses ce que je vais te demander. »
Il attendit d’avoir l’approbation d’Oyuki avant de continuer. Il parlait calmement, presque à voix basse.
« Je veux que tu repenses au moment où tu as vu ce bijou pour la première fois, à ce que tu as ressenti. Je veux que tu revives tout ça. Laisse tes émotions s’harmoniser avec le cristal. Ne pense à rien d’autre. Si te sentiments et tes intentions sont pures, il l’acceptera… »
Il avait conscience de prononcer des paroles qui pourraient sembler très étranges, pour d’autres. Mais lui savait ce qu’il faisait et si Oyuki voulait une explication, il la lui donnerait, une fois que cela serait terminé. Il ferma les yeux à son tour, et s’immergea paisiblement dans le flot intérieur constitué par sa magie. Il se laissa aller, et senti sa magie s’échapper doucement de son corps, pour se condenser autour de leurs mains et du bijou. Mais il ne fit rien de plus. Il n’était que l’intermédiaire entre le cristal et Oyuki. C’était au brun de faire le reste, à présent. Le résultat ne dépendait que de lui. Si ses intentions étaient pures et sincères, tout se passerait bien.
Les yeux fermés, plongé dans le flot de sa magie, le dragon sentit plus qu’il ne vit la lumière qui se dégagea soudain du cristal, traversant leurs mains. Un léger sourire vint flotter sur son visage, tandis qu’il laissait la magie opérer. Finalement, la lumière diminua d’intensité, avant de finalement disparaître, doucement. Keisuke émergea doucement, et rouvrit les yeux, pour observer à nouveau son compagnon. Il retira ensuite ses mains, dévoilant celle d’Oyuki, refermée sur le bijou.
« Tu peux rouvrir les yeux. Regarde, le cristal brille encore, même si cela disparaîtra bientôt. La ciselure de la chaîne à même légèrement changé… cela veut dire que le cristal t’a accepté, Oyu-chan. Le cristal est considéré comme la pierre la plus pure qu’il soit. Il a reconnu et accepté l’honnêteté et la pureté de tes sentiments, aussi t’a-t-il accepté comme propriétaire. Il est à toi. Tu ne tiens plus dans tes mains un objets volé à un autre. Mais un bijou qui a accepté de te revenir, de changer de propriétaire. Il est à toi, et tu peux donc en faire ce que tu désires, sans te sentir coupable ou honteux de quoi que ce soit… »
Il adressa ensuite un sourire plein de tendresse à son compagnon.
« A présent, si tu tiens toujours à me l’offrir, alors j’accepte ce merveilleux cadeau que tu me fais, même si je ne suis pas sûr de le mériter… »
Il se sentait vraiment ému, et ne savait quoi dire de plus. Alors, au lieu de prendre dans ses mains le cristal, il se rapprocha légèrement de son compagnon, et, fermant légèrement les yeux, lui présenta son cou dénudé, et seulement orné par la chaîne qui soutenait la griffe, en une invitation. Il voulait qu’Oyuki lui mette le bijou, qui viendrait tenir compagnie à celui déjà si cher à son cœur, et qui occuperait aussi cette place, désormais, il le savait. Keisuke voulait qu’Oyuki complète le « rituel » du présent offert…
Un bouclier pour se protéger... et une arme à double tranchant pour tromper les autres... Voilà le sourire dont je me suis paré...
Hyuuu !!! J'ai dis quelque chose de profond, là !!! ^^