de Keisuke Shigao » Mar Jan 02, 2007 10:18 pm
Oui, la journée avait si bien commencé… Tant de choses s’étaient produites, en l’espaces de quelques heures. Tant de choses avaient changé… Deux êtres différents, ou peut être pas tant que ça finalement, avaient réussi à franchir certains obstacles. L’humain et le dragon se complétaient, en un sens. Oyuki était le calme qui apaisait la tempête nommée Keisuke. Il était la flamme qui avait su réchauffer le cœur glacé du blond, glacé après les épreuves douloureuses que la vie lui avait imposé. L’humain était le rayon de soleil dans ses ténèbres, le renouveau dans sa vie monotone. Certes, il était aussi l’éphémère, face à la vie si longue de l’enchanteur, mais cela aussi toute la valeur de cette vie. Toute sa préciosité. Oyuki était le nouvel espoir de rédemption de Keisuke, qui avait désespérément besoin des autres pour se voir autrement que comme un monstre, à condition que els autres soient disposés à le voir autrement que comme tel. Keisuke avait besoin d’amour pour vivre, au lieu de survivre. Qu’elle ironie, qu’il le cherche auprès d’un homme qui faisait tout pour fuir les sentiments !! Mais c’était ainsi. C’était le destin, et Keisuke n’y pouvait rien.
Mais le destin est aussi cruel, et cela, le dragon le savait parfaitement. Alors que l’avenir semblait s’éclaircir, les ténèbres avaient fini par reprendre leurs droits. Comme la souffrance est plus intense, lorsque l’on a goûté à un semblant de bonheur, que l’on pensait y avoir droit à nouveau. Lorsque le rêve prend fin, le cauchemar naît et plus puissant que jamais. Et comme dans les textes sacrés des hommes, le malheur avait été apporté par un serpent, messager de Satan. Et tout était ensuite allé si vite. Keisuke avait agi vite, pour sauver celui qu’il savait déjà aimer. Et ses efforts avaient portés leurs fruits. Mais le résultat final était bien éloigné de celui qu’avait espéré Keisuke. Les larmes de son humain l’avaient ébranlé. Il ne comprenait pas ce qui n’allait pas. Et lorsqu’il avait cherché à le réconforter, à sécher ces larmes qui lui brisaient le cœur, tout avait basculé. A travers un simple regard chargé de haine. Un simple regard qui avait profondément ébranlé le blond. Un seul regard porteur de haine, mais porteur également, dans la mémoire du dragon, du souvenirs de tous les autres regards haineux qui avaient précédés. Et Keisuke avait perdu pied…
La haine avait détruit sa vie. La haine des hommes avait tué sa famille. Sa propre haine avait causé la mort de très nombreuses personnes. Il pouvait encore sentir le sang sur ses griffes, son goût dans sa bouche… Puis le goût non moins amère de la culpabilité et des remords. La haine était destructrice. Alors il avait souhaité ne plus jamais la rencontrer. Il l’av banni de son cœur et s’était forgé une carapace qu’il pensait à toute épreuve. Une carapace que rien ne pourrait ébranler. Et pourtant, un seul regard de cet homme avait suffi à fissurer cette protection qui n’avait jamais failli à travers les siècles. Un seul regard avait suffi à raviver les souffrances du dragon, en même temps que cela avait éveillé autre chose… La brûlure que le dragon ressentait au niveau de son cœur en était la preuve. Non, il devait se calmer, reconstruire la carapace ou sinon… Sinon il pourrait faire une chose qu’il regretterait plus que tout par la suite ! Une main posée sur le tissu brûlant de sa tunique, l’autre tremblante agrippant le tissu de son pantalon, Keisuke ne pouvait détacher son regard d celui de son compagnon, même si ce dernier lui déchirait le cœur. Mais il devait se reprendre. Savoir ce qu’il avait mal fait, et comment l’arranger, si cela était possible. Il était prêt à tout pour se faire pardonner.
« Je… suis vraiment désolé !! Je t’en supplie, dis-moi ce que je …peux faire pour que tu me…pardonnes !!! »
Oui, il était prêt à faire n’importe quoi !!! Et peut être les choses auraient pu s’arranger là, peut être que le voleur aurait pu trouver un dédommagement suffisant, que le dragon aurait accordé sans la moindre hésitation. Mais le destin est cruelle, et n’en avait visiblement pas terminé avec ces deux là. Car peu de temps après la supplique du dragon, des cris se firent entendre dans la forêt. Des cris de frayeur. De terreur. Accompagnés par des exclamations triomphantes et mauvaises. Keisuke sentit un frisson désagréable lui parcourir l’échine. Ce mauvais pressentiment… plus mauvais que celui qu’il avait eu à la villa, et qui l’avait poussé à suivre le brun… Quelqu’un était en danger, et avait besoin d’aide!! Il devait aller l’aider !! Mais… Mais il ne pouvait partir maintenant, et laisser les choses telles qu’elles étaient. Son regard torturé passa d’Oyuki à la direction d’où provenait les cris. Puis se reposa à nouveau sur le brun, avant de repasser sur la forêt. Keisuke était face à un dilemme, et il ne savait comment le résoudre. Mais les cris se faisaient plus insistants. Plus proche aussi. L’enchanteur se mordit la lèvre, serrant jusqu’à s’en faire saigner. Il ne pouvait rester là sans rien faire !!! Alors il se leva, adressant à l’humain un regard empli de remord, mais aussi d’une douloureuse résolution.
« Je… je dois y aller… Quelqu’un a besoin d’aide. Je… je reviens. Mais… mais si tu es parti… je comprendrais et… sache que je te laisserai tranquille Nos routes… ne se recroiserons plus, tu as ma promesse… Je… »
Mais il ne put rien ajouter de plus. Il se mordit à nouveau la lèvres, sentant le sang envahir sa bouche, puis tourna le talons et se mit à courir. Il avait mal, si mal de devoir partir et laisse rle brun. Mais… si Oyuki le rejetait alors il espérait au moins pouvoir porter secours à une personne dans le besoin. Peut être que cela l’aiderait à surmonter sa souffrance, l’espace d’un instant… Il courut pendant 5 bonnes minutes, avant de finalement arriver en vue d’une petite clairière, où se trouvaient un groupe de 4 enfants, accompagnés d’une femme. Les enfants semblaient terrifiés, et la femme tentait de les protéger en se mettant entre eux et leurs agresseurs. Six hommes armés de bâtons et de couteaux. Keisuke sentit son sang se figer. Il vit l e hommes-orchestres de la femme, et l’attraper brutalement par les cheveux.
« Pousse-toi, femme ! Ne le protège pas, ou tu mourras avec lui ! » la menaça-t-il.
« Je vous en prie !! Ce n’est qu’un enfant!!! »
« C’est un dragon !!! Un tueur d’homme ! Le laisser s’approcher de nos enfants est une folie !! Il faut le tuer avant qu’il ne les tue et nous avec »
Keisuke serra les poings. Ainsi c’était don ça Tout cela à cause d’un petit dragon égaré dans le monde des homme. Car en effet, en se concentrant, Keisuke reconnut la présence d’un dragon parmi les enfants. Un petit brun qui ne devait pas avoir plus de 8 ou 9 ans. Un enfant qui n’avait rien fait à personne… A nouveau, un flot de douleur envahit le cœur de l’enchanteur tandis que la brûlure au nivelai de son cœur augmentait, faisant fumer ses vêtements et laissant sentir une odeur de chaire brûler. Le dragon se décida à intervenir. S’il ne faisait rien, le petit dragon, mais aussi la femme et les autres enfants allaient y passer… Tentant de retrouver son calme, il recolla à son visage un sourire plus ou moins réaliste et s’approcha du groupe.
« Eh bien, eh bien, que vois-je ? 6 hommes armées pour menacer une femme et des enfants ? N’avez-vous pas honte, messieurs ? »
L’attention générale se porte sur lui. A nouveau, des regards bien peu amènes. Mais ceux là ne faisaient aucun effet au dragon.
« Mêlez vous de ce qui vous regarde, et vous n’aurez pas d’ennui! » le menaça l’un des hommes.
Keisuke sourit à l’homme, tentant de le conserver le plus longtemps possible.
« Mais cela me regarde, figurez vous. Je ne peux reste rinceuse quand je vois de brutes telles que vous maltraiter et menacer des innocents qui ne vous ont rien fait »
« ce petit est un dragon ! Il faut le tuer !! »
Le sourire de Keisuke vacilla, tandis que la brûlure se faisait plus persistante encore. Ainsi, les choses ne changeraient jamais. Même ici, on était persécutés pour ce que l’on était… Certains dragons méprisaient et haïssez les hommes et ces derniers le leur rendaient bien… mais s’en prendre à un enfant, et à des membres innocent de leur propre race !!!
« Vous voulez condamner un innocent simplement parce qu’il est né dragon ? Pour quelque chose qu’il n’a pas choisi ? Tous les dragons ne sont pas hostiles aux humains. S’en prendre à un enfant qui a toute sa vie devant lui et qui représente l’espoir d’un avenir meilleur est l’acte le plus lâche et le plus monstrueux qui existe… »
« La ferme !!! Si toi aussi tu défends cet enfant, alors tu mourras avec lui !!! »
L’homme qui avait dit cela se rua sur lui, couteau au poing. Keisuke esquiva agilement. Malgré la tension qui l’habitait, il était encore plus rapide que l’humain. Il esquiva à nouveau son coup, puis dévia ceux des autres venus en renfort. Mais il ne pouvait être partout. Et il ne pouvait protéger tout le monde. Lorsque le cri parvint à se oreilles, le dragon se figea. Son regard se porta sur l’homme qui retenait la femme. Une femme qui portait à présent la main à son ventre, là où la lame de son agresseur l’avait transpercée. Le regard du dragon croisa celui de l’humaine. Il y lut la douleur et la peur. Peur pour les enfants qu’elle ne pouvait plus protéger. Et Keisuke la vit tomber, l’homme l’ayant finalement lâchée. Il la vit tomber comme au ralenti. Ralenti qui ne se brisa que lorsqu’elle eut touché le sol, et qu’une nouvelle douleur foudroyante percuta le blond de plein fouet. Horrifié par le drame, l’enchanteur en avait oublié de se protéger, et deux lames venaient de frapper son corps, l’une dans le dos, l’autre dans la hanche. Keisuke chancela, puis tomba à genou. La douleur… cette douleur si forte qui venait s’ajouter à celle de son cœur… Non, cela ne pouvait pas se finir ainsi… Il ne pouvait pas mourir là, aussi bêtement… S’il mourrait, les enfants seraient massacrés. S’il mourrait, il ne reverrait plus jamais Oyuki, et il ne pourrait jamais tenter d’obtenir son pardon… Les homes autour de lui riaient. Le justicier était finalement un faible qui allait mourir avec ceux qu’il avait voulu sauver. Un goût de sang envahi la bouche de Keisuke. Son sang… Ses yeux se posèrent sur le corps de la femme, parcouru de tremblements. Elle vivait encore, mais plus pour très longtemps. Et le sang coulait dans l’herbe, teintant ses longs cheveux blonds…Blonds… comme ceux d’Alya… Comme ceux de sa précieuse Alya morte dans ses bras… Tuée par des humains, alors qu’elle ne faisait que soigner les siens… Alya, sa jumelle, sa moitié qu’il n’avait pas pu sauver… Tuée par des humains… comme ceux qui se dressaient à présent devant lui… La douleur se fit encore plus insupportable, mais cette fois, elle n’avait aucun rapport avec ses blessures corporelles. C’était son cœur qui saignait, son cœur qui hurlait, tandis qu’une chose, enfouit au plus profond de son être, refaisait surface. La haine. La haine à l’état pure… Une haine qu’il sentait gonfler, ne demandant qu’à se répandre, mais ce heurtant à une dernière barrière… si mince face au raz de marais haineux. La brûlure au niveau du cœur de Keisuke devint insoutenable, et sa tunique commença à prendre feu, tandis que l’odeur de chair brûlée s’élevait, de plus en plus.
« Eh!!! Il sent le brûlé !! Il va prendre feu ou quoi ??? » s’exclama un des hommes.
Peu à peu, le feu se propagea sur toute la tunique.
« Mais qu’est-ce que c’est que ce type ???? »
Comme en réponse à cette question, Keisuke se redressa, la tête basse et les yeux fermés. Il ne sentait plus la douleur causée par ses blessures. Ces dernières n’étaient pas mortelles. Elles finiraient par guérir. Mais avant cela… Le dragon attrapa sa tunique et la déchira, jetant les lambeaux au sol, où le feu finit par s’éteindre. Puis il se tourna vers les humains. Et là, sur sa poitrine, juste au dessus du cœur, tous purent voir une rune, inscrite dans sa chair. Une rune qui brillait telle un métal chauffé à blanc. Et autour de cette rune, la chair du dragon était brûlée. Une brûlure dont il semblait impossible d’y survivre, surtout au niveau du cœur, comme elle se trouvait…
Un bouclier pour se protéger... et une arme à double tranchant pour tromper les autres... Voilà le sourire dont je me suis paré...
Hyuuu !!! J'ai dis quelque chose de profond, là !!! ^^