de Yukos » Dim Juin 20, 2010 11:04 pm
Yukos décida de ne pas laisser au jeune homme le temps de répondre, ni même de fermer la porte. Il estimait avoir attendu suffisamment longtemps, bien plus que ne l'exigeaient les règles élémentaires de la politesse. Il décida de partir donc en quête de son illustre hôte. S'il le fallait, il était bien décidé à taper sur toutes les portes pour trouver plus facilement celui qu'il cherchait.
"Allons-y !" Dit-il en passant rapidement devant le pauvre serviteur. "Il serait très impoli d'impatienter votre si sympathique maître !"
Le messager ne regarda pas derrière lui pour voir si le garçon le suivait. Après tout, cela ne le regardait pas. Et il n'avait pas envie de lui donner l'occasion de le ralentir. A plusieurs reprises, il tapota sur certaines portes, sans que personne ne lui réponde. Pas de chance... A moins que ce train ne soit entièrement vide ? Non, c'était ridicule ! D'ailleurs, n'avait-il pas vu des domestiques passer à côté de lui depuis qu'il était monté ? Peut-être l'avait-on enfermé dans un coin plus reculé ? Dans un wagon à part ? Sans vérifier si son nouveau compagnon le suivait toujours, il lâcha à voix haute :
"Dites, puisque vous avez l'air si bien renseigné... Savez-vous exactement où nous nous dirigeons ? Et pourquoi je suis resté un si long moment dans cette pièce ? Oh, excusez-moi !"
Tout en parlant, le jeune homme avait frappé à une nouvelle porte. Comme il n'avait pas obtenu de réponse, il s'était permis de l'ouvrir... Pour trouver un couple en plein entretien intime. Après un léger salut, il referma doucement la porte.
"Ah ah, pas de chance... Tiens ?"
Yukos s'immobilisa, comme s'il venait de remarquer quelque chose. Il renifla légèrement à plusieurs reprises, avant de prendre une profonde inspiration. Il sourit d'un air émerveillé en étendant les bras au-dessus de sa tête.
"Aaaaaaaaaah la mer ! Ca fait du bien de sentir son odeur après un long voyage ! J'ai hâte de pouvoir me plonger dedans ! Je me demande bien où est-ce que nous sommes arrivés..."
Le messager sautilla dans le couloir pour s'accouder à la première fenêtre venue, en admettant qu'elle lui permette de voir ce qui se passait à l'extérieur.
"Lorsque j'étais petit, je rêvais de voyager aussi loin que mon grand frère. A l'époque, je ne savais pas à quel point l'eau pouvait manquer à une sirène... Ni dans quel état l'on pouvait se retrouver quand on en était privé."
Le visage de Yukos s'assombrit un instant, mais son sourire réapparut bien vite.
"Par chance, je ne me suis jamais retrouvé dans une situation aussi sinistre !"
"Le voyage est ma maison."