Retour au bercail

[Eric Silves]

Eric était arrivé depuis quelques mois dans le royaume de Yamato no Orochi. Tout d'abord, il avait eu beaucoup de mal à s'habituer à sa nouvelle vie. Le souvenir de sa famille assassinée ne le lâchait pas. Il rêvait d'eux presque chaque nuit, et ces songes n'avaient rien de sereins ou d'agréables... Il voyait ses proches se faire massacrer, après avoir été battus et torturés. Il n'avait pas assisté à cette scène horrible, mais il l'avait imaginée si souvent... Ses souvenirs le rongeaient, l'empêchant de s'intéresser au monde extérieur. Pourtant, Eric ne pouvait pas se laisser aller. S'il ne trouvait pas un travail, il allait finir par mourir de faim ou devenir fou.

Il ne tenait pas assez à la vie pour avoir peur de mourir. Par contre, il refusait de devenir une loque pitoyable ! Il ne voulait pas tomber aussi bas à cause de ce drame. Il aurait eu l'impression de donner raison aux meurtriers de sa famille... Il lui fallait donc trouver un emploi au plus vite, pour garder une vie décente. Heureusement, il n'eut pas besoin de chercher longtemps. Un aubergiste lui apprit que, dans ce monde, armée et police était un même corps. Aussi, s'il souhaitait poursuivre son ancien métier, il lui fallait s'engager à la base militaire.

Eric s'y rendit le jour même et n'eut pas trop de difficultés pour se faire embaucher à l'essai. Vivre à la caserne ne le dérangeait, aussi il ne chercha pas à s'installer ailleurs. Cette existence bien réglée lui évitait de ressasser ses souvenirs ou de se poser trop de questions. Elle lui permettait aussi de rester à l'écart d'un monde qu'il avait encore trop de mal à comprendre... Cependant, il devait sortir tous les jours de la base, en tant que membre du service de sécurité de la capitale d'Akiyu. Les affaires graves étaient rares : Eric s'occupait le plus souvent de bagarres et de quelques vols. Justement, ce jour-là, le jeune homme venait de récupérer un cheval volé dans les écuries mêmes de la Résidence seigneuriale !

Malheureusement, le voleur courait toujours, mais pas pour longtemps si l'on en croyait les collègues d'Eric. Ce dernier fut désigné par son supérieur pour ramener l'étalon à son propriétaire. Le soldat partit donc avec le superbe animal en direction de la Résidence. Il y parvint rapidement grâce aux chemins magiques. Il n'eut aucun mal à y entrer, sans doute plus grâce à son précieux compagnon qu'à son ordre de mission. Finalement, le cheval réintégra sans encombre son écurie.

*Te revoilà chez toi... Au fond, ça n'a été qu'une courte promenade. Tu voulais peut-être te dégourdir les pattes un peu plus logtemps...*

Eric caressa doucement le museau de l'animal, qui sembla apprécier cette caresse.

[Libre]

[Shany]

[Eric Silves]

Eric gratta gentiment les oreilles de l'animal, qui parut ravi par cette marque d'attention. Le cheval tourna légèrement la tête, comme s'il voulait trouver une position permettant à son compagnon de le caresser plus facilement. Le policier continua, mais son esprit commençait à s'éloigner de cette écurie. Il n'aimait pas rester inactif, car ses souvenirs revenaient toujours le tourmenter dans ces moments d'inattention. Ce cheval... On voyait très peu de chevaux dans la ville où il habitait auparavant. Mais, un dimanche, il était allé visiter un joli parc avec sa famille... Ce jour-là, sa fille avait fait plusieurs tours de poney, ce qui lui avait beaucoup plu. Eric se souvenait encore de ses rires et de sa petite voix, quand elle lui réclamait un nouveau tour... Le jeune homme s'écarta brusquement du cheval et passa sa main sur son visage humide.

*Du calme... Je dois arrêter d'y penser... C'est tout...*

Eric vit le cheval s'agiter, comme si quelque chose l'avait effrayé. Au début, le soldat crut que c'est son attitude qui l'avait surpris. Mais il commença à en douter quand il vit que l'animal ne se calmait pas. Visiblement, quelque chose le gênait... Intrigué, le jeune homme entra dans l'écurie pour comprendre ce qui se passait. Il fit quelques pas avant de voir un corps allongé sur le sol. Un peu méfiant, il se pencha avec prudence vers cet inconnu. Peut-être faisait-il semblant d'être évanoui... Jusqu'au moment où il aperçut un petit sachet contenant encore un peu de poudre. Aussitôt, le jeune homme se jeta à côté de l'être inconscient. En tant qu'ancien policier terrien, cette scène lui rappelait les terribles effets d'une overdose. Il chercha le pouls de la victime, qui lui sembla régulier. Sa respiration paraissait aussi à peu près normale.

*Il est drogué, mais je pense que sa vie n'est pas en danger.*

Eric souleva le corps fin entre ses bras pour le sortir de l'écurie. En dépit de sa taille, ce garçon ne pesait vraiment pas lourd... Il ne devait se nourrir que de la saleté qui traînait dans sa main. Pourtant, son visage ne souffrait pas encore des effets de ce poison. Il était même très beau... Du moins, Eric supposa qu'on devait le trouver beau, dans la mesure où l'on pouvait apprécier l'esthétique d'un corps masculin.

*Je dois essayer de le ranimer, sinon il risque de tomber dans le coma.*

"Allez, debout ! Réveille-toi ! Allez !!! Et plus vite que ça !"

Le soldat avait déposé le jeune homme sur l'herbe, à une vingtaine de mètres de l'écurie. Il lui donna quelques tapes légères pour le faire sortir de son évanouissement. Mais, devant le manque de résultat, il lui infligea deux ou trois claques plus vigoureuses.

[Shany]

Dormir et ne penser à rien. Dormir sans rêves, sans souvenirs, sans passé. Voilà ce qu’il aimait dans cette drogue qui lui avait été imposée. Au moins, c’était un avantage. Et quand il fermait les yeux, quand il laissait les effluves de la Suoï rejoindre son organisme, il pouvait entr’apercevoir l’avenir. Mais cet avenir ne l’intéressait plus. Il ne voulait rien de tout cela, seulement oublié sa propre existence et celle des autres.
C’était ainsi qu’il se sentait le mieux, qu’il faisait confiance à la vie.
Shany, dans son monde de chimères, réalisa à peine que son corps venait d’être découvert et soulevé pour être déposer plus loin, dans l’herbe.
Une voix lointaine était entendue, mais peut être qu’elle ne faisait partie que de l’illusion ? Par contre, les propos ne lui plaisaient pas. Se réveiller ? Pourquoi ? En quel honneur ? Non…

Sa tête se tourna légèrement sur le côté, laissant échapper une plainte. Qu’on le laisse tranquille, il avait pourtant demandé à l’aubergiste de ne pas le déranger quand il dormait !
Cependant, les dernières claques ne pouvaient se contenter d’un simple geignement.
Le chaman ouvrit un œil, puis un autre, tous les deux embués et dilatés. Quelle était cette forme au dessus de lui ?
Mais très vite, son intérêt à cette silhouette le quitta pour s’inquiéter de lui-même. Un début de malaise arrivait. Migraine plus nausée, voilà des conséquences de la Suoï quand on essayait de l’empêcher de l’apprécier totalement.
Il se tourna sur le côté et se recroquevilla, posant sa main sur son front.

« Hu.. ! »

Dieu que ça ne lui plaisait pas. Son corps se mettait à trembler bien qu’il sache qu’il n’avait pas froid. C’était tout bonnement un mauvais réveil. Ou peut être qu’il avait vraiment trop forcé la dose… Bah…
Shany ferma les yeux et inspira. Il voulait dormir, comme ça, il n’aurait plus mal et son monde féerique reviendrait. Plus de douleur, plus de passé, plus d’avenir. Oui, voilà ce qu’il souhaitait.
Un marmonnement lui échappa.

« Dor.. mir… »

[Eric Silves]

Eric fixait avec une grande attention le visage de l'inconnu pour repérer tout de suite le moindre signe de vie. Un premier soupir l'encouragea à accentuer la puissance de ses claques. Si cela suffisait pour le faire émerger, il ne devait pas s'arrêter en si bon chemin ! Le soldat appliqua deux ou trois gifles successives, puis attendit un peu le temps de juger de leur efficacité. Il fut soulagé de voir ce jeune homme se réveiller. Malheureusement, ce dernier semblait beaucoup souffrir des effets de la drogue...

*Tsss, quelle saleté ! Il est dans un tel état... Quand je vois l'état de ses pupilles, je n'ai plus le moindre doute.*

Eric soupira quand il vit le garçon se rouler sur lui-même. Sa souffrance lui rappelait de bien mauvais souvenirs... En s'installant à Yamato no Orochi, l'ancien soldat avait cru laisser derrière lui certaines horreurs. Hélas, il s'était trompé cette fois-ci... Mais il n'avait pas le temps de se plaindre à présent. Il fallait qu'il aide ce jeune homme, alors qu'il ne savait même pas ce qu'il venait d'absorber.

*Les symptômes paraissent plutôt classiques : sommeil, malaise, tremblements... Si seulement je savais ce qu'il avait pris, je pourrais certainement soulager son malaise.*

Eric enleva sa veste, qu'il posa sur les épaules du pauvre inconnu. Il lui frictionna énergiquement le torse et le dos pour tenter de le détendre. Peut-être aurait-il dû l'encourager à vomir, mais il n'était pas sûr que cela le soulage réellement. Par contre, il n'était pas question de le laisser sombrer !

"Non ! Vous devez vous revenir à vous, votre vie en dépend ! Si vous perdez connaissance à cause de cette drogue, vous risquez de ne jamais vous réveiller ! Allez, un effort ! Cramponnez-vous à moi, je vais vous aider à marcher."

Eric criait dans les oreilles du jeune homme pour retenir son attention. Cela devait sembler bien désagréable à ce jeune malade, mais le policier visait l'efficacité avant tout. Il se releva, un bras passé en travers du dos de son "protégé". Il le secoua un peu pour être sûr qu'il ne se rendorme pas.

"Parlez-moi ! Quel est votre nom ? Où habitez-vous ? Est-ce loin d'ici ? Il faut que vous m'en disiez plus, pour que je puisse avertir vos proches !"

[Shany]

Rendez lui son monde sans souffrance, sans questions, sans personne. Pourquoi il était secoué ainsi ?! Ne voyait-on pas qu’il fallait qu’il dorme, qu’on le laisse tranquille avec ses rêves ?! Pourtant, il pensait avoir été très explicite : il s’était tourné sur le côté, tournant le dos à cet inconnu envahissant et essayant de chasser ses nausées et migraines.
Son corps tremblait, comme frigorifié. La drogue l’empêchait de se réchauffer. Pourtant, lui, ne ressentait aucun froid. Son esprit était déjà depuis longtemps envahit et ne cherchait plus à comprendre les sensations extérieures.
C’est pourquoi il n’eut qu’un faible gémissement quand il crut sentir une chaleur sur ses épaules. A nouveau il ouvrit vaguement les yeux. C’était dur, mais il essaya de se fixer sur la voix qu’il entendait. Dans le brouillard, il réussit à distinguer un visage…Hein ? Quoi ? Que disait-il ? Si l’homme criait dans ses oreilles, Shany n’entendait que le ton et avait du mal à comprendre les paroles. Pour cela, il fallait qu’il lutte contre son envie de dormir et qu’il se concentre, chose qu’il n’avait aucunement envie de faire.

« Laissez… moi ».

Pourquoi son corps se soulevait tout seul ? Ah non. Il y avait quelqu’un qui l’obligeait à se lever, à marcher. Oh, il sentait qu’il allait être vraiment très très malade si on ne le laissait pas dormir. Il essaya de se dégager de l’étreinte mais sans grand succès. Enfin, en attendant, ce surplus de mouvement réussi à le réveiller un peu et à comprendre ce qu’on lui disait.

« Hum.. ? »

Qu’est ce qu’il disait ? Habiter ? Proches ? Un sourire ironique se profila sur son visage. Quelle question amusante. Il n’avait qu’une auberge pour maison et n’avait plus de proches depuis bien longtemps et surtout, il fallait vraiment qu’il s’arrange pour ne plus les revoir.

« Ya personne…. Laissez… moi. »

Le jeune chaman recommença à se débattre, un peu plus énergique, cette fois. Il posa ses mains sur l’homme pour le repousser, l’éloigner de lui.

« Me touchez pas ! »

[Eric Silves]

Eric se sentit un peu soulagé quand il entendit le jeune homme lui répondre. Bien sûr, son compagnon n’était pas heureux d’être réveillé aussi brutalement. Mais le soldat croyait vraiment qu’il risquait de mourir s’il le laissait s’endormir. Il avait vu tant de jeunes gens dans la même situation… Heureusement, ce garçon continuait à réagir, même s’il semblait malade et épuisé.

*Il faut que je l’emmène voir un médecin ou un guérisseur. J’espère qu’il saura quoi faire… Oui, il reconnaîtra sans doute le produit qu’il a pris. Il doit s’agir d’une drogue que l’on ne trouve que dans ce royaume. A première vue, elle ne me paraît pas trop agressive… Mais je ne sais pas quelle dose il a pu prendre. Il faut que j’agisse très vite !*

En dépit de la faible résistance du malade, Eric prit la direction de la résidence. Là-bas, il espérait trouver quelqu’un qui serait capable de l’aider. Sinon, il devrait se rendre jusqu’à la Capitale, sans avoir pu soulager ce pauvre inconnu… Quoi qu’il en soit, il fallait qu’il se dépêche s’il voulait éviter une catastrophe.

"Je suis désolé que vos proches soient loin d’ici, mais ce n’est pas une raison pour que je vous abandonne, au contraire ! Il y a bien un endroit où vous souhaitez retourner, non ? Vous ne voulez quand même pas mourir à cause de cette drogue ? Alors vous avez intérêt à vous secouer ! Il n’est pas question que je vous porte jusqu’au prochain médecin !"

Soudain, le jeune homme parut récupérer un peu de forces. Il se débattit avec plus d’énergie, comme s’il voulait échapper au soldat. Mais ce dernier était bien décidé à l’emmener jusqu’au prochain médecin, en le traînant s’il le fallait. Il le prit fermement par la taille et le tira vers lui, sans se soucier des coups qu’il pouvait lui envoyer. Il était encore capable de les encaisser, tant que ce gamin ne se montrait pas trop violent.

"Désolé, mais en tant que soldat, je ne peux pas vous laisser vautré dans l’écurie de la résidence seigneuriale. Vous n’avez aucune raison de vous trouver ici ! De plus, vous êtes sous l’emprise de la drogue. Je n’ai pas le droit de vous abandonner ici, sans soin, alors que vous êtes en danger de mort. Que cela vous plaise ou non, je vais vous envoyer voir un médecin. Vous vous sentirez beaucoup mieux après, je vous le promets."

*Il n’y a pas grand monde par ici… Dans un sens, c’est préférable : personne ne pourra nous poser de questions embarrassantes.*

[Shany]

Non, non, non ! Qu’on le laisse se rendormir, qu’on le laisse tranquille. Quand la drogue ne ferait plus effet, alors seulement il s’inquièterait de savoir où il était et où il devait aller. Mais pas pour le moment. Il voulait dormir et se laisser retourner dans ses rêves sans contraintes.
Mais l’inconnu en avait décidé autrement, à son grand désarroi, et il commençait à refaire surface, entraînant avec son réveil tous les symptômes d’un mauvais trip.

« Qu’est ce.. ? »

Shany se mit à gémir, sa migraine augmentant. IL posa sa main sur son front et ferma les yeux. Dieu qu’il avait mal.

« .. que ça peut vous faire ? Vous êtes pas mon père ! »

Il fut prit d’un rire nerveux. Quand on y songeait, on pouvait dire que la situation était ironique. Sa famille ne s’était jamais inquiétée de lui et voilà qu’un type qu’il ne connaissait ni d’adam ni d’eve voulait son bien ? Amusant !
Le chaman se mit à se débattre, cherchant à fuir cette étreinte forcée. Pas de médecin, pas d’aide ! C’était comme ça que ça avait commencé, c’était comme ça que son cauchemar vivant avait débuté.

« Non ! je ne veux pas ! Pas de médecin ! »

Si au départ, il s’était agité légèrement, maintenant, il y mettait plus de volonté et de désespoir. Il frappait n’importe où sur l’individu, sans se poser de question si il faisait mal ou non. Tout ce qu’il souhaitait, c’était qu’on le laisse, qu’on ne le touche plus et surtout, qu’on ne s’occupe plus de son soi-disant bien-être.
« Je me fiche de me sentir mieux ! De vos promesses inutiles ! Lâchez moi !! »

Plus ça allait et plus sa voix montait en aigüe, en début de panique. Pourquoi était-il là d’abord ?! Où était son lit, l’auberge ? Qu’est ce qui se passait ? Décidemment, il avait perdu complètement ses repères.

[Eric Silves]

Finalement, la drogue semblait moins dangereuse que ne le craignait le soldat. Le jeune homme commença à s’agiter avec plus de vigueur, comme s’il était en train de se réveiller. Il était aussi capable de comprendre les paroles d’Eric, mais il n’avait pas du tout l’air d’accord avec lui. Exaspéré, l’ancien policier se demanda une seconde s’il ne gagnerait pas du temps en assommant ce gamin mal élevé. Pourtant, il savait qu’il ne le ferait. Ce garçon lui paraissait trop fragile pour supporter qu’on le frappe, sans compter qu’un représentant de la loi n’avait pas le droit de faire une chose pareille.

"Je suis chargé du maintien de l’ordre, il est donc normal que je ne laisse pas un parfait inconnu ronfler dans les écuries seigneuriales. Et c’est aussi mon devoir d’éviter que vous ne passiez de vie à trépas sans que personne ne s’en aperçoive."

A présent, Eric se sentait à peu près rassuré sur le sort du jeune homme, même s’il se doutait que le réveil devait être douloureux. Cependant, il avait de plus en plus de mal à se montrer patient envers cet excité. C’est qu’il le frappait fort maintenant ! S’il continuait, le soldat devrait lui attacher les mains pour le calmer. A s’agiter ainsi, il allait finir par se faire mal…

"Je vous en prie, calmez-vous ! Puisque vous y tenez à ce point, je ne vous forcerai pas à voir de médecin. D’ailleurs, vous m’avez plutôt l’air en forme. Mais je ne peux pas vous laisser ici ! Vous vous trouvez au beau milieu de la résidence d’Akiyu. Je ne sais pas comment vous avez pu arriver jusqu’ici sans vous faire arrêter. Normalement, les gardes auraient dû vous empêcher de passer. Qu’est-ce qu’ils fichaient encore ceux-là…"

Soudain, Eric reçut un coup de poing en pleine figure. Un peu étourdi, il dut s’arrêter quelques secondes pour reprendre ses esprits. Il crispa sa main sur le bras de l’inconnu pour l’empêcher de s’enfuir. Excédé, il le saisit soudain par les mollets et le chargea sur son épaule. Ainsi porté, le jeune homme pouvait continuer à le frapper, mais il aurait plus de mal pour l’assommer. Le soldat serra le plus possible ses jambes pour l’empêcher de lui donner des coups de pied, puis il continua sa route.

"Puisque vous avez tellement peur qu’on vous envoie dans un endroit effrayant, vous n’avez qu’à me dire où vous souhaitez aller. Sinon, ce sera la prison, le temps que vous retrouviez votre état normal."

*Je ne devrais pas faire ça… Il vaudrait mieux que je l’enferme tout de suite. Mais si je fais une chose pareille, il risque de piquer une crise. Je ne suis même pas sûr qu’il comprenne ce que je dis.*