Yurei n'était pas un chaton, mais il aurait volontiers ronronné sous les cajoleries de son ami. Confortablement installé dans les bras de son ami, l'hybride en oubliait presque que son estomac criait famine. Blotti contre le loup-garou, il se sentait trop bien pour avoir envie de bouger... Il sourit légèrement quand il entendit la remarque de son compagnon. Il était donc si agréable de dormir avec lui ? Jusqu'à présent, ses rares compagnons de lit lui avaient dit le contraire. Sa mère lui donnait des claques pour le réveiller quand il gémissait au cours de son sommeil. Son frère lui envoyait des coups de pied, car, paraît-il, il le dérangeait en bougeant trop. Et les autres... Eh bien, on ne peut pas dire qu'il y en ait eu d'autres.
"C'est plutôt moi qui devrait te remercier d'accepter ma petite présence pour la nuit. Je suis content de ne pas t'avoir ennuyé la nuit dernière, sans doute parce que j'étais trop fatigué... Mais j'ai bien peur que ton chaton n'ait un sommeil un peu agité les prochaines nuits."
Yurei sourit, mais il se sentit un peu mal à l'aise. Il détestait repenser à sa famille et il ne voulait pas gâcher un moment aussi agréable à cause d'eux. Il sourit de nouveau lorsque son ami commença à décrire leur future maison.
"Oui, j'aimerais beaucoup cultiver un jardin... Il y en avait un à côté de ma précédente auberge, où j'avais planté plein d'herbes aromatiques et de légumes. Je me souviens que j'y passais des heures, surtout au printemps ou en été. Je ne sais plus très bien où j'habitais à l'époque. Par contre, je me rappelle qu'il faisait toujours très beau dans cette région. Je me demande si le temps sera aussi agréable ici..."
Au fond, cela n'inquiétait pas l'hybride, tant que son ami restait auprès de lui. La seule chose qu'il ne pourrait pas supporter serait de vivre l'existence sinistre qu'il menait depuis un an... Heureusement, tout cela était bien terminé, il en était certain !
"Tu es asocial, tu es sûr ?" dit-il en riant. "Moi, je te trouve de très agréable compagnie au contraire. Mais je comprends que tu préfères vivre à l'écart. J'aimerais bien aussi habiter dans un coin tranquille avec toi. Cela me changera de l'activité de l'auberge !"
*Et on ne sait jamais à côté de qui on vit, surtout lorsqu'on ne connaît pas très bien la ville où l'on s'installe... Non, je ne dois plus m'inquiéter maintenant. Tout se passera bien, puisque nous vivrons ensemble.*
Yurei se blottit un peu plus contre Hiei, comme s'il recherchait un peu plus sa présence ou ses câlins. Il se sentait tellement bien ainsi... Il avait l'impression que plus rien de mal ne pourrait lui arriver tant qu'il resterait là. Cependant, son estomac ne semblait pas tout à fait d'accord : il rappela sa présence de façon bruyante. Sans lui laisser le temps de descendre, le loup-garou porta Yurei jusqu'à la table et s'installa avec lui devant un plantureux repas. Sans se soucier de son propre appétit, l'hybride commença à tendre de la nourriture à son ami. Avait-il l'intention de lui donner la becquée ^^ ?
"Je suis content que tu apprécies autant ce que j'ai cuisiné. J'espère que tu trouveras tout ce que je fais toujours aussi savoureux..."
Mais apparemment, le repas n'était pas la seule chose que Hiei avait envie de croquer... Yurei se sentit rougir quand les lèvres de son compagnon commencèrent à dévorer son cou. Il ne s'attendait pas à ce genre de câlins, pourtant... Il ne se sentait ni gêné, ni effrayé. Peut-être un peu surpris par ces sensations qu'il ne connaissait pas... Mais il était heureux de voir son ami aussi réjoui, aussi content d'être avec lui.
"J'espère que tu n'as pas l'intention de me dévorer aussi vite que la viande !" dit-il en riant. "Mais je suis trop maigre, tu n'auras rien à manger sur moi."
Yurei attrapa la tranche de rôti que lui tendait son compagnon. Il se rendit compte qu'il avait bien trop faim pour attendre plus longtemps. Et c'était plus amusant de manger ensemble. Soudain, il vit les oreilles et la queue de son ami qui frétillaient joyeusement. Amusé, il caressa doucement l'une des oreilles entre ses doigts. Le pelage lui sembla doux et agréable au toucher.
"Ce n'est pas moi qui vais me transformer en chaton", dit-il en souriant. "Mais je te promets que je prendrai soin de toi si tu te transformes en petit animal velu."