[Venant du lagon]
"Si, je suis persuadé que j'ai raison !" renchérit Lélios. "Tu es bien plus important pour tes patients que moi pour les autres sirènes. D'ailleurs, c'est grâce à toi que je suis toujours en vie. Si tu n'avait pas été pas là, je n'aurais jamais eu l'occasion de devenir seigneur sirène."
Cette fois-ci, Lélios était certain d'avoir trouvé l'argument décisif ^^ Shido ne pourrait rien répondre à ce qu'il venait de lui dire. Pourtant, la sirène savait que son ami continuerait à penser que le travail de seigneur était bien plus essentiel que celui d'un simple médecin de ville. Dans un sens, il n'avait pas tort, mais selon Lélios il confondait l'homme, dont en plus il était amoureux, avec la fonction.
"Beaucoup d'autres seraient capables de faire la même chose que moi", ajouta la sirène en souriant. "C'est préférable, car qui peut savoir de quoi demain sera fait ? Les rumeurs de guerre sont de plus en plus nombreuses, sans compter ce qui se passe dans le lagon. Heureusement, je sais sur qui les sirènes pourraient compter si... en cas de problème."
Lélios évita de justesse de répondre "s'il lui arrivait quelque chose". Bon, sa phrase avait quasiment le même sens, mais au moins la menace semblait un peu moins directe. Le pauvre Shido avait déjà eu suffisamment d'émotions aujourd'hui pour qu'il n'en rajoute pas une couche ! Après tout, Lélios avait déjà dû affronter des dangers bien pires, des situations bien plus douloureuses que celles qui l'attendaient. D'ailleurs, son médecin était bien placé pour le savoir...
La sirène avait confiance en l'avenir aujourd'hui. Même s'il se montrait prudent et savait que, quoi qu'il arrive, le peuple sirène devait toujours avoir un seigneur, Lélios n'avait pas vraiment peur de disparaître. Il ferait tout pour que cela ne se produise pas avant un bon moment !
"Voilà la capitale d'Akiyu ! C'est fou comme on s'en rapproche vite par ce chemin !"
Lélios serra doucement la main de Shido dans la sienne. Il courut jusqu'à l'entrée, entraînant son ami avec lui.
"A partir d'ici, c'est à toi de me guider", dit-il en souriant. "Je sais à peu près où se trouve l'hôpital, mais j'ignore si ton cabinet est à côté. J'ai très envie de voir ta maison aussi. Je suis sûr qu'elle est grande et bien aménagée. Tu as toujours eu un excellent goût."
En fait, Lélios espérait qu'elle ne soit pas trop petite. Il comptait venir voir souvent son ami et si son cabinet ou son logis étaient minuscules, il sentait qu'il aurait du mal à y rester longtemps. Heureusement, avec le temps, il avait appris à se contrôler. De plus, Shido connaissait son problème, il ne se formaliserait pas si son ami ne parvenait pas à rester chez lui. Tout en discutant, les deux hommes se dirigeaient vers le cabinet du docteur Matsunaga. Ils durent marcher un peu avant d'y arriver.
"Oh, je suis sûr que c'est là ! C'est bien ton cabinet ?" dit Lélios en montrant un bâtiment de la main. "Il est aussi joli et bien tenu que je le pensais. J'ai hâte de voir l'intérieur."